lundi 30 décembre 2013

Un moment d'éternité - Take Five

Take Five de Dave Brubeck

Pour se donner  un moment de recueillement pendant le Temps des Fêtes.

Bonne écoute!



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jeudi 26 décembre 2013

Aningaaq :L'Extrait en parallèle du film Gravity

Le film Gravity d'Alfonso Cuaron, mettant en vedette Sandra Bullock et l'incontournable George Clooney, a eu cet été et cet automne le succès que l'on sait. 

Bien que la critique a été presque unanime à l'égard du film - et techniquement parlant, c'est une réussite -, pour ma part, je n'y vois qu'une autre apologie du mythe américain de la victoire devant les obstacles de l'environnement humain, de l'espace en l'occurence. Avec Gravity, nous en sommes à une version plus moderne du même vieux concept.

Mais ne boudons pas notre plaisir, car cettte histoire invraisemblable sait nous tenir en haleine.

Si Gravity a su faire parler de lui comme film d'action, son petit frère - Aningaaq - se démarque aussi à sa manière. Ce court métrage a été tourné incidemment par Jonas Cuaron, le fils du réalisateur. Ce petit film met l'accent sur l'Inuit qui intercepte le message de détresse du personnage de Bullock! mais aussi sur l'impossibilité parfois de commniquer. La solitude de l'Homme en quelque sorte.

Tourné sur place, au Groenland, au coût de 100 000$ (les frais n'ayant servi qu'aux dépenses du déplacement de la dizaine de personnes impliquées dans le tournage), ce film de la Warner Home Video donne une autre facette plutôt surprenante du film Gravity. À tel point que ce court métrage a trouvé sa propre place à la prochaine soirée des Oscars où le père et le fils se retrouveront ensemble au même événement...

Texte inspiré de l'article du site Slate.


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dimanche 22 décembre 2013

Bloguer ou ne pas bloguer?

Cette question, je me la pose depuis que j'ai lancé ce blogue: bloguer ou ne pas bloguer?

Je me demande souvent ce que mon blogue peut apporter à la blogosphère? À franchement parler, peu de choses qui ne sont pas déjà connues sur le net. Si je continue à publier tant bien que mal, par contre, c'est pour partager avec les nomades du net mon point de vue sur la marche du monde actuel.

Il est pas joli, ce monde actuel, vous en conviendrez.

Et souvent, ce malaise du monde se reflète sur le net, en particulier dans les forums et les blogues. Toute la frustration de quelques uns, semble-t-il, se concentre parfois sur ces plateformes cybernétiques, de sorte qu'au lieu d'y voir la construction d'un monde meilleur, on y voit la destruction de réputations sur Twitter ou Facebook, les disputes de "x" et de "y" sur un fil de discussion, et même quelques tragédies transmises en différées ou en directe par le clip vidéo sur YouTube.

Si la communication des masses est instantanée, la solitude de chacun est encore plus immense. Le malaise de communiquer est aussi présent qu'autrefois, sinon plus.

Tout dernièrement, je me suis baladé sur le blogue de Pierre Assouline. Si les propos du l'hôte sont le plus souvent corrects, bien documentés et dignes du travail d'un éditorialiste - et bien que parfois la ligne directrice soit difficile à suivre ou encore discutable sur le plan des idées, ce qui ne surprend pas en littérature -, il y a aussi les visiteurs qui y laissent trop souvent des traces ennuyeuses faites de mesquineries, de sous-entendues, quand ce ne sont pas les attaques frontales et belliqueuses.

Pourtant, rien n'est censuré dans ce blogue et voilà bien le problème. Doit-on censurer? Doit-on au contraire ne rien faire? C'est apparemment la position de M. Assouline dans la conduite de son blogue. Peut-être que j'ai raté quelque chose et peut-être que des corrections ont été apportées mais, à ma dernière visite, la succession des posts agressifs étonnaient par leur nombre.

Je crois que la liberté d'expression sans limite mine la liberté elle-même. Le pari de tenir un blogue tient probablement à ce que la tolérance vaut mieux que la censure, encore que parfois tout cela donne le vertige...

De sorte que la question de tenir un blogue, dans certains cas, mériterait d'être repensée selon une configuration plus respectueuse de l'Homme et de sa dignité.

C'était mon éditorial du temps des Fêtes. Meilleurs voeux aux quelques rares visiteurs de ce blogue!


Canon A-1
lentille 28mm CPC f2,8
Ilford HP5+


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mercredi 18 décembre 2013

La majesté

Quand j'ai vu cette photo sur le site de Tom Sutpen, j'ai tout de suite été fasciné par la majesté de cet Amérindien, qui a tous les allures d'un véritable chef.


samedi 16 novembre 2013

Le jour où l'Amérique a changé à jamais

Il y a maintenant 50 ans, le 22 novembre 1963, que le président John F. Kennedy a été assassiné à Dallas, Texas. On aura entendu toutes les hypothèses relativement aux responsables d'un tel geste. L'oeuvre d'un fou isolé? Conspirations d'ennemis de bien des horizons? Tout cela est d'un flou inexplicable, d'autant plus que les enquêtes subséquentes du gouvernement n'auront pas été concluantes.

Quoi qu'il en soit, on retiendra que JFK, par ses positions politiques, a suscité non seulement l'admiration des Américains mais aussi une haine tenance de ceux qui tenaient des opinions radicalement opposées.

Quand JFK aura été assassiné, c'est une grande partie de l'Amérique qui aura été aussi touchée. On pourrait peut-être dire que s'il y a eu une fracture non soignée de la Guerre de Sécession, il y a aussi eu une autre fracture - tout aussi grave - dans la société américaine à partir de ce jour.

La célèbre séquence tournée par Zapruder nous rappelle les derniers moments de JFK et, surtout, nous démontre sans l'ombre d'un doute que les balles mortelles ne sont pas parties du Texas School Book Depository, comme le laissait entendre les conclusions de la Commission Warren.

50 ans plus tard, l'Amérique ne s'en est pas encore remis...



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dimanche 3 novembre 2013

Denis Coderre, possiblement le prochain maire de Montréal

Grand amateur des réseaux sociaux, Denis Coderre, dans ce clip, réussit tout à la fois à tweeter et à participer à une performance d'un festival d'humour. Un vrai kid kodak.

Il a toutes les chances de devenir le prochain maire de Montréal le 4 novembre prochain.

On a eu Camilien Houde, on va avoir Denis Coderre:


Camilien Houde

Denis Coderre (à 2min 40sec - pour aller au vif du sujet):


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dimanche 27 octobre 2013

Both Sides Now

Mon rapport à la musique restera toujours un mystère. Par exemple, pendant longtemps, j'ai écouté des chansons à la radio sans retenir les titres,  ni le nom des interprètes.

Aujourd'hui, quand j'entends une chanson marquante d'autrefois, je suis surpris de devoir faire le travail d'en découvrir les coordonnées.

C'est bel et bien le cas avec Both Sides Now. Je regardais la dernière scène de la 6 ième saison de Mad Men, alors que tout à coup cette chanson était jouée. Il m'a fallu écouter les paroles pour essayer de deviner le titre. Comme je n'avais retenu que les paroles "(...) I really don't know clouds at all (...)", c'est avec cette information que j'ai utilisé le moteur Google avant d'obtenir le titre en question.

Sur YouTube, j'ai écouté les différentes versions de cette chanson, sans toutefois parvenir à entendre celle que j'avais entendue dans Mad Men, tenant pour acquis que ce ne pouvait être personne d'autres que Joni Mitchell. Il aura suffi que j'écoute la version de Judy Collins, qui est en réalité la première version connue en 1967, pour que finalement je retrouve la magie de la chanson.

Si l'honneur d'avoir composé la chanson revient à Mitchell, c'est quand même Collins qui aura eu la chance et le talent pour interpréter la version mythique, la première, celle qui compte à mes yeux, de Both Sides Now:



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mardi 15 octobre 2013

Pellicule Kodak à l'air libre en vente!!

En vente sur e-Bay, de la pellicule Kodak. Le vendeur ignorant commet toutefois la faute d'exposer à l'air libre les 5 bobines de film, ce qui, du même coup, ruine toute possibilité de s'en servir.

Le prix de vente est de 100$...



 Fallait le faire !
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dimanche 6 octobre 2013

Mon coup de coeur de l'été

L'été vient déjà de tirer sa révérence et je me suis demandé ce qu'il en reste musicalement parlant.

Longtemps j'ai pensé à une chanson que j'avais déjà entendu dans une pub automobile. Même si je regrette que certains artistes cèdent maintenant leurs droits aux grandes corporations, cela n'enlève rien à leurs talents.

Si je pensais à cette chanson, malheureusement, je ne réussissais pas à en trouver le titre. Pire, dès la fin de la chanson, aucun animateur ne prenait la peine d'en donner le titre, encore moins le nom de l'artiste.

Bien entendu, j'ai pensé que j'étais un con fini. Si personne ne faisait mention de l'auteur, c'est que tout le monde le savait...

C'est à force de persévérance sur le moteur Google que j'ai fini par trouver Locked out of heaven. Si cette chanson est mon coup de coeur de l'été 2013, la chanson quant à elle, a été lancée en mars 2012.

Quoi qu'il en soit,  il n'est jamais trop tard pour reconnaître les qualités d'une oeuvre, quand bien même que dans ce cas-ci, ce n'est pas la force des paroles mais bien la mélodie qui semble appartenir à l'éternité.

Bonne écoute !



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samedi 28 septembre 2013

Un Nikon N80 à 90,000 $

Un Nikon N80 combiné à un zoom mid-range 28-90mm a été offert pour enchères sur e-bay. Normalement, ce genre d'enchère est emporté à 60$, quelquefois jusqu'à 100$ mais guère plus.

Sauf dans le cas de Miley Cyrus. En effet, il aura fallu que la chanteuse américaine signale sur son Tweeter qu'elle avait cette caméra aux enchères sur e-bay pour que le prix des enchères monte jusqu'à 90,000$... Je vous rappelle que ce n'est que pour une caméra argentique entrée de gamme, normalement ignorée par la masse des amateurs, d'autant plus que ce n'est plus l'argentique qui a la cote mais le numérique.

Plus bas, l'image de l'enchère prise sur le site de Cameraegg

L'enchère devait terminer le 2 octobre mais, à l'heure actuelle, il semble que l'offre a été tout simplement retirée. Voici une image de l'enchère avant le retrait de l'appareil:


Ce que la célébrité peut parfois avoir comme influence...
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vendredi 13 septembre 2013

À contre-courant




Canon AT-1 -
Vivitar Series 1 70-200mm f2,8 -
Arista Premium 100 -
Kodak D-76 1:1

samedi 17 août 2013

Mont Ham


Si vous voulez connaître une expérience physique de bonne intensité, je vous invite à faire un parcours au Mont Ham. Situé dans les Cantons de l'Est, tout près de la région d'Asbestos, le mont Ham est d'une hauteur d'environ 750 mètres. Le parcours est tellement exigeant, qu'une fois rendu au sommet, on a l'impression d'avoir escaladé une pente de plus d'un kilomètre. Ahurissant.

C'est en grande partie en raison de la surface très accidentée de la plupart des parcours (rangée serrées de pierres de hauteur et de surface inégales) de même que la raideur moyenne de la pente. Sans devoir être un cascadeur professionnel, vous devrez être dans une forme physique acceptable pour vous rendre au sommet et en revenir.

J'ai suivi un parcours hybride, lequel était un compromis entre difficulté de sentier et longueur. Voir sur la carte les flèches résumant le trajet choisi. Ce fut quatre heures de transpiration et d'essoufflement. Une véritable expérience physique qui a au moins la consolation d'une vue surprenante de la région environnante. On se rend au Mont Ham par les routes 116, 255 et 253.


Nikon L35AF -
Kodak Gold 200
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jeudi 8 août 2013

Pensée d'Edward Weston, photographe

J'ai photographié notre cuvette de cabinet, ce réceptacle d'émail lisse, d'une beauté extraordinaire... Là se révèlent toutes les courbes sensuelles de "la divine face humaine", mais sans ses imperfections. Jamais les Grecs ne sont parvenus à un semblable sommet dans leur culture, et elle me rappelait quelque peu, par le mouvement finement dessiné de ses contours, la Victoire de Samothrace.

La Photographie. Susan Sontag. Éd. du Seuil, Paris, 1979. p.209

mercredi 31 juillet 2013

Portrait

Il y a des gens qu'on croise et qu'on n'oublie pas. C'est ce qui est arrivé avec cet inconnu qui se surnomme "Elvis".

Une figure pleine d'histoires.

Comme en fait foi cette photo.

Pentax Spotmatic f
Kodak Academy 200
Kodak D-76 1:1
[9min - 24C]


samedi 20 juillet 2013

Detroit: ville en faillite

C'était à prévoir, la ville de Detroit vient de déclarer faillite, après que la tutelle eut été incapable d'en arriver à une entente avec les créanciers. Une dette d'environ 18 milliards de $! Le tuteur nommé par l'État du Michigan avait offert 10 cents pour chaque dollar. Comme l'offre a été refusée par la plupart des créanciers, il ne restait pas d'autre choix que de déclarer faillite.

Le déclin de la ville avait commencé il y a déjà 50 ans. L'industrie de l'automobile s'est lentement déplacé vers des pays du tiers-monde qu'on appelle aujourd'hui "pays émergents". Pendant cette période, les services municipaux ont graduellement diminué et des quartiers ont été carrément fermés et verrouillés.

Il est à craindre que les employés municipaux à la retraite (policiers, pompiers et cols bleus) voient leurs chèques de pension considérablement diminués dans un avenir rapproché.  Ça risque de faire beaucoup de bruit que ce genre de situation.

Detroit est peut-être un signe avant-coureur de l'avenir réservé aux pays de l'Occident. Ici, la mono-industrie de l'automobile a capitulé depuis longtemps et a migré vers des terres prometteuses d'employés moins bien payés.  Cette situation se produit presque systématiquement depuis la libéralisation des marchés, de sorte que l'on comprend maintenant que nos élites financières n'ont plus de loyauté envers les communautés qui les ont vu naître, grandir et prospérer. Elles préfèrent saborder le navire et emprunté un autre. Detroit est l'exemple par excellence de cette tendance lourde.

Voici un diaporama à partir des photos prises par Yves Marchand et Romain Meffre sur les quartiers abandonnés et des édifices de prestige d'autrefois de Detroit. Hallucinant.



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dimanche 23 juin 2013

Le Mythe de la perfection

Jamais nous nous sommes autant bercés par l'illusion de la perfection comme en ces années-ci. Nos médias sont remplis d'articles et de chroniques sur les records, les sommets ou les nouvelles frontières que l'Homme vient d'atteindre.

Et jamais je n'ai vu autant de misères, de souffrances et de solitudes que dans la vie quotidienne.

L'écart entre nos illusions et notre réalité est ahurissante. Cela explique sans doute l'amertume qui nous habite.

Je vous cite un vieil extrait tiré de la préface de Henry Miller à son roman Tropique du Capricorne.  Ce qu'il a dit dans ces lignes - en 1972, alors qu'il venait de passer le cap de ses 80 ans - est toujours aussi vrai aujourd'hui. L'Homme trébuche constamment sur le fantasme de la perfection au lieu de se contenter d'être seulement lui-même. Être soi-même, en fait, est un véritable miracle. Pourquoi demander davantage?

Ce qui m'a amené à cet extrait, c'est après avoir vu quelques minutes d'un documentaire sur la supercherie de Lance Armstrong. La dope qu'il a prise pour gagner de prestigieux titres en cyclisme pendant les années de ses succès continus. Et Dieu sait  à quel point on nous l'a présenté comme un exemple à suivre.

J'irais plus loin: quand bien même il n'aurait pas été dopé, je me demande s'il aurait dû être présenté comme un modèle à suivre. J'en doute. La perfection au prix de la douleur extrême, cela relève du ridicule.

Voilà ce qu'en disait sagement Henry Miller:
Pour que l'on comprenne bien ce que j'entends par cette simplicité, je dirai encore ceci: nous ne vivons pas à coups de chef-d'oeuvre, ni à travers des chefs-d'oeuvre, ni à cause de chefs-d'oeuvre. Nous sommes beaucoup plus chargés de sens lorsque nous babillons comme l'enfant que lorsque nous nous comportons en  monstres d'intelligence. Nous n'avons plus besoin des exercices de gymnastique qu'exige la fréquentation  des chefs-d'oeuvre. Il y a beau temps que les maîtres eux-mêmes y ont renoncé; beau temps qu'ils se sont envolés de la cage. Mais nous, idiots que nous sommes, nous nous entêtons à ramper dans la coquille vide, comme de pauvres escargots perdus et abandonnés.

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dimanche 16 juin 2013

Mick Jagger

Alors que je me baladais dans le Vieux-Montréal, j'aperçus un attroupement de badauds près d'une entrée de l'hôtel Le St-James.

Il ne m'a pas tardé d'apprendre que les Rollings Stones étaient en ville.

J'avais un équipement photo mais ce n'en était pas un doté de l'auto-focus, une caractéristique pour le moins utile dans une situation aussi fébrile et tumultueuse, d'autant plus que la foule était mise à distance par un service de sécurité.

Je fis donc le pied de grue devant l'hôtel en compagnie d'une centaine de personnes et curieux. En effet, le bruit courait que les Stones allaient sortir d'un moment à l'autre. Ma première expérience de papparazzi allait donc avoir lieu.

Si l'attente a duré au moins 40 minutes, la sortie s'est effectuée en quelques secondes. J'ai obtenu deux poses de Mick Jagger dans la mini-bousculade qui a eu lieu.



Nikon FE2
Tamron SP adaptall2 80-210mm (f3,8)
Arista Premium 100 poussé à 400
Kodak D-76 1:1 (18min 21C)
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mercredi 12 juin 2013

Harper Inn

Cette vidéo de Rock & Belles Oreilles remonte à au moins 5 ans - sinon plus - et avait été diffusée dans le cadre d'un Bye Bye.

En la regardant, je me rends compte qu'elle n'a pas vieilli d'une ride. Ce que RBO voyait dans le gouvernement Harper est toujours vrai aujourd'hui. Trop vrai même.

Constatez par vous-même!



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dimanche 9 juin 2013

Boxcar Bertha

Boxcar Bertha a été une hobo, c'est-à-dire une femme qui évoluait en marge de la société américaine et qui vivait d'expédients, et comme tous ses semblables, elle déplaçait principalement à bord des trains d'un bout à l'autre du continent. De cette manière, elle a rencontré d'autres gens ayant le même mode de vie, ce qui lui a permis d'explorer ce monde vivant en parallèle du mainstream. Douée d'une intelligence vive, elle avait le potentiel pour comprendre son milieu et en faire un témoignage authentique. C'est d'autant plus vraie qu'elle est elle-même née d'une mère hobo !

Vers la fin de sa vie, Boxcar Bertha - dont le véritable nom est Bertha Thompson - a rencontré Ben Reitman, un médecin voué à la cause des malades des quartiers pauvres de Chicago. C'est son histoire, celle de Boxcar, qui aura inspiré l'idée d'écrire sa biographie à partir de ses confidences sous le titre de Sister of the Road: the autobiography of Boxcar Bertha. En français, cet ouvrage a été publié dans la collection 10/18 sous le titre de Boxcar Bertha.

J'ai été étonné par le portrait de l'Amérique du début du XXe siècle, tant le climat social se démarque de celui dont on est témoin aujourd'hui, celui du désenchantement contemporain. À cette époque, selon les propos de Boxcar, les Américains opprimés étaient capables de contestation et d'une pensée politique. Ils organisaient des mouvements indépendants d'entraide pour l'éducation, la nourriture et le logement. Au milieu de tout cela se croisait aussi des voleurs à la tire, des prostituées, des drogués, des paumés, des handicapés, bref tout ce qui n'appartenait pas à la société américaine courante. Malheureusement, malgré ces organisations, la tradition d'entraide et de soutien ne semble pas avoir traversé les décennies, si on regarde l'individualisme forcené des Américains. Il aura sans doute fallu de longues années de répressions policières et d'une pensée politique rétrograde pour en arriver là, comme en font foi les pages de l'Histoire récente.

Quelques extraits pour illustrer les propos éclairants de Boxcar Bertha:

[Sur les hobos]
Elles acceptaient sans ressentiment le fait d'être des produits du "système", de cette société qui vous embauche et vous débauche, de cette société ou les propriétaires doivent toucher leurs loyers. Seules quelques-unes n'avaient, à mon instar,  pas besoin de l'endroit - des vagabondes qui ne faisaient que passer.

[Sur la démocratie]
Qui peut rester tranquille, pacifique en se contentant de voter? Même aujourd'hui, dans cette sinistre période de crise, tout ce que nous tirons du chaos c'est de voir les riches devenir toujours plus riches, puissants et arrogants et la masse des pauvres devenir plus soumise et s'accommoder de force d'un niveau de vie plus bas! Le seul espoir, c'est de voir des migrants refuser ce qu'on leur donne. Toi et les gens de ta trempe, vous êtes les derniers en Amérique qui aient encore une vraie notion de la liberté.

[Puissance du capitalisme]
"Plus j'en apprends sur le chômage, plus il y a de chômeurs. Plus je contribue aux causes antiguerre, plus il y a de guerres. Plus il y a de diplômés et de professeurs, plus il y a d'incertitude. Plus nous connaissons les incohérences et les injustices du capitalisme, plus il devient puissant." (Lowell Schroeder)

[Fatalité du capitalisme]
"Je croyais que je voulais être une missionnaire pour les hobos. Je m'aperçois maintenant qu'en dehors de les nourrir et les vêtir, on ne peut rien faire de valable sans transformer le système économique. Or, actuellement, ce cher grand public plébiscite le système capitaliste. J'espère que ce ne sera pas toujours ainsi. Ensuite, j'ai voulu aider les travailleurs sociaux et les spécialistes des sciences sociales. Mais plus J'enquête, plus je suis convaincue qu'ils ne sont que des instruments ignorants et manipulés par un système puissant." (Boxcar Bertha)

Boxcar Bertha. Ben Reitman. Éditions Christian Bourgois, Collection 10/18,  no.2760

dimanche 2 juin 2013

La loi des séries [loi de Murphy]


Un bel exemple de la loi de Murphy.

Je renouvelle mon abonnement du réseau de transport public, aussi je me dirige vers les guichets à cet effet.

- Bien entendu, il y a 3 guichets et les 3 sont utilisés simultanément (pas 4, par 5, pas 2 mais exactement TROIS);
- Bien entendu, il n'y a aucun utilisateur qui s'apprête à terminer sa transaction parce qu'ils viennent tous de commencer les opérations sur le clavier des guichets;
- Un guichet automatique finit par se libérer après un temps incroyablement long, comme si les opérations du guichet relevaient d'une science complexe;
- Mon renouvellement s'effectue apparemment sans problème, sauf que je ne réussis pas à obtenir un reçu;
- Je me dirige vers le guichet occupé par un humain, ce dernier étant là quand le guichet robot ne répond plus;
- La guichetière me dit que la transaction n'a pas été effectuée, c'est pour cela que je n'ai pas eu de reçu. À travers ses explications, je comprends que j'ai raté une séquence des opérations;
- Retour aux guichets robots, sauf qu'il y a maintenant une file d'attente;
- En attendant ma place au guichet, j'entends un message sonore des autorités de transports: " La ligne orange est actuellement en panne. De retour à la normale dans une demi-heure";
- Devant mon clavier de guichet, finalement, je recommence les opérations et enfin j'obtiens mon reçu;
- Je décide d'appeler au service à la clientèle de ma banque pour m'assurer qu'il n'y a pas eu dédoublement de la dernière opération bancaire;

Après quelques messages de robot et un échange avec un préposé humain, je reçois l'assurance qu'il n'y a pas de pépin de ce côté-là non plus.

Vous savez quoi? Je n'ai pas pris le métro, juste pour ne pas tenter le diable...

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lundi 20 mai 2013

Kikkoman blues





Hier, je vous racontais une tranche de vie au restaurant. Ça se passait dans un buffet chinois, rien de moins.


Si je reviens là-dessus, c'est que j'ai eu d'étranges pensées à la suite du départ de mes voisins de table boomers.

Je me suis mis à regarder un petit flacon de 150cc de sauce soya Kikkoman. Voilà le genre de petite chose qu'on peut avoir sous les yeux pendant des décennies sans même y jeter un réel coup d'oeil.

D'abord le seul mot "Kikkoman" est assez génial. "Kikko", il l'a l'affaire. En premier il a conçu une sauce dont la plupart des gens ont besoin. J'ai donc lu la liste des ingrédients que j'ai retrouvé sur le net:

Les meilleurs ingrédients

La sauce soja naturellement fermentée Kikkoman est fabriquée à partir de quatre ingrédients purs : graines de soja, blé, eau et sel. Les graines de soja viennent du Brésil, le blé d’Allemagne, le sel et l’eau des Pays-Bas. Tous les ingrédients sont soumis à des contrôles de qualité extrêmement rigoureux. Nous utilisons exclusivement des graines de soja non OGM, c’est-à-dire génétiquement non modifiées. 

Tous les produits sont donc naturels, si je me fie à cette liste. Et ils sont non OGM, s'il vous plaît.  En plus de subir une fermentation naturelle:

Une fermentation naturelle

La sauce soja naturellement fermentée Kikkoman est préparée depuis plus de 300 ans selon une ancienne recette traditionnelle japonaise. La sauce soja naturellement fermentée fraîche est produite en trois étapes à partir de graines de soja, d’eau, de blé et de sel. Les arômes peuvent ainsi se développer pendant six mois, sans additif chimique quelconque. 

Mais ce qui me fascine encore plus, c'est que Kikkoman a non seulement des bureaux ouverts aux États-Unis, plus précisément en Californie, mais aussi  en Illinois, au Texas, en Georgie, mieux encore, à Walworth au Wisconsin, un endroit connu du seul Jésus Christ, je pense bien.

Kikkoman began exporting soy sauce to the U.S. in the 1800s. In 1972, to meet the growing demand for naturally brewed soy sauce in the United States, Kikkoman opened its Walworth, Wisconsin, brewing plant in the heart of America's wheat and soybean country. In 1998, a second plant was opened in Folsom, California.

Il n'y a pas de hasard dans la vie. Le Wisconsin, c'est au coeur des terres de blé et du soya d'Amérique. Voilà ce qu'il faut savoir.

Merci Kikkoman !

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dimanche 19 mai 2013

Restants d'agapes

Entendu à la table d'à côté. Les commentaires entre crochets sont les pensées que j'ai eues en écoutant le bavardage.

Il s'agit de deux couples boomers attablés au restaurant. Une femme assez boulotte, ses cheveux emprisonnés dans une permanente violette, prend la parole:

- Ah si vous saviez! C'était ma fête et mes merveilleux enfants voulaient organiser quelque chose pour moi. Vous me connaissez suffisamment pour savoir que j'aime la tranquillité, alors je leur ai dit de n'en rien faire et de ne pas se donner toute cette peine de dresser la table,  de faire venir des convives, etc. Je suis comme ça, heureuse dans la simplicité, hein mon mari?

[Le mari en question mastiquait tranquillement sa bouchée de roast-beef, l'air à moitié vivant et à moitié mort. Une coulisse de sauce brune se faisait vilainement un chemin de sa lèvre inférieure vers la pointe de son menton. Après une petite pause pour essuyer la "bavure", il opine doucement de la tête, validant du même coup les propos de sa femme.]

- Eh ben imaginez-vous que mes enfants ont persisté dans leur désir de me faire plaisir. En fait, NOUS faire plaisir moi et mon mâri [sic]. Croyez-le ou non, ils m'ont relancé, mes aïeux! I' sont arrivés avec une proposition que je ne pouvais rejeter du revers de la main: chambres réservées dans un hôtel des Laurentides. Un forfait incluant trois repas par jour pour le long week-end de l'Action de Grâces. C'était l'automne passé, bien évidemment. Quelle expérience !  Personne n'était embarassé par la vaisselle ou le ménage. Je l'avoue, j'ai été impressionnée!. Et ils ont bien pris soin de me cacher la facture!

[À part le mari, les deux autres personnes semblaient presque intéressées par l'histoire. Un peu jaloux même.]

Le reste de la conversation était de la même eau: impôts, taxes, pension, rentes, magasinage, entretien de la maison, vacances etc. Rien que du concret. Rien que les vraies affaires de la vie: l'argent et son administration. Et même un petit mot sur les médicaments. La même boulotte tenait encore le crachoir:

- L'assurance médicaments. En té ka... Tsé, si je prends 450 pelules [sic] dans l'année, ça fait plus qu'une piastre par jour. À quoi ça sert, dis-le-moué, l'assurance-médicaments, hein? [C't'une franchise, c'est pas compliqué, chose!] On paye des taxes et quand on achète nos médicaments, faut encore payer. Les p'tites pelules rose, c'est les pires. Les plusss [sic] chers, pis l'gouvernement fât [sic] rien pour nous aider.

Son amie renchérit:

- C'est ben vrai. On paye tout le temps. À quoi ça sert le gôvernment [prononcé à l'anglaise] ! Quand on pense ki en a qui veulent leux [sic] études payés gratis! Dans quel monde on vit, j't'l demande!!

Sur cette phrase philosophique de grande envolée, nos quatres convives se sont levés et sont allés à la caisse pour payer la note du repas.

De mon côté, je me demandais si les fameux enfants en question étaient si gentils que la dame orgueilleuse le laissait entendre. Bien sûr, je ne le saurai jamais. Entre le geste fait en toute candeur et le calcul intéressé, tout cela intercalé par la perspective d'un certain héritage à venir, il y a une infinie de possibilités.

C'est dur la vie parfois.

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dimanche 5 mai 2013

Ségrégation

La ségrégation a toujours existé dans les communautés humaines. C'est probablement le plus vilain défaut d'une collectivité, bien que le phénomène soit le résultat de toutes les petites et grandes misères de chacun des hommes. En effet, la ségrégation, c'est le point commun du défaut le plus fréquent parmi les hommes, celui de projeter sur une autre personne un malaise de vivre.

Si vous ne vous aimez pas, vous risquez de ne pas aimer autrui. Et ça se manifeste par l'intolérance.

La ségrégation se décline de différentes façons selon les époques et les sociétés. L'Histoire humaine en regorge, que ce soit à partir de votre religion, votre orientation sexuelle, votre classe sociale, votre couleur de peau, votre langue et même votre conception de la vie tout court.

Je me rappelle qu'un ancien confrère de travail m'avait déjà sensibilisé à cette question par cette simple observation: "Aujourd'hui, ce sont les handicapés physiques qui font l'objet du rejet général. Quand ce ne sera plus eux, ce sera d'autres sortes de gens. Ne l'oublions pas!"

Une ségrégation en vogue, à l'heure actuelle, c'est celle des homosexuels. Le groupe Indochine s'est associé au réalisateur Xavier Dolan pour illustrer le destin parfois tragique de ceux qui ont une orientation sexuelle différente de la majorité. Le concept est provocant, à n'en pas douter. De là à faire un lien avec la crucifixion, il faut faire un pas que plusieurs hésiteront à faire pour toutes sortes de raisons.

Si je peux facilement concevoir que des groupes frappés par la ségrégation se défendent comme ils peuvent, faut-il par contre user de provocation? Est-ce que le genre humain est si faible d'un point de vue intellectuel et émotif qu'il faut frapper son imagination pour faire passer un message?

Je vous laisse en juger par vous-même:



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samedi 27 avril 2013

Rencontre fortuite

Une rencontre de ce genre a toujours quelque chose de fortuit. Ce qui avait d'abord attiré mon attention, c'est le carton scotché au pare-brise d'une fourgonnette d'un autre âge:

"Institut de recherche sur le pot (joint)"

L'écriture était de toute évidence de facture amateure. Ensuite, je voyais le conducteur faisant distraitement la pause devant son volant, le coude appuyé sur la portière. Lui aussi avait l'air d'un autre âge: longue barbe, lunette à monture cornée noire et sweater à cupuchon. Il arrive que le temps oublie quelqu'un et le voit "perdu" à une époque différente de la sienne. C'était de toute évidence son cas.

J'aurais pu sourire et passer mon chemin, mais le tableau d'ensemble était irrésistible. Comme j'avais avec moi une petite caméra point & shoot, je lui ai demandé s'il ne voyait pas d'inconvénient à ce que je le prenne en photo.

Son histoire n'est pas compliquée. Homme à tout faire, il a un jour décidé de vivre en itinérance à bord de son motorisé. Un mode de vie combiné à plein d'autres expédients, le tout accompagné d'un joint de temps à autre.



Nikon L35AF -
Ilford FP4+ -
HC-110 (B)

dimanche 21 avril 2013

Depardieu: des propos prémonitoires


Au cours d'une entrevue à la télé (vers la fin de la 2e minute), il y a 35 ans, l'acteur Gérard Depardieu tenait des propos prémonitoires alors qu'il faisait allusion à Marlon Brando.

Il disait de lui qu'il était "énorme", qu'il ne "travaille pas mais qu'il ne carbure qu'aux coups de coeur", qu'il était un "mythe" et qu'il pouvait faire "n'importe quoi". Il ajoutait: "c'est quelqu'un d'étonnant, c'est une masse".

Quelque part, sans s'en rendre compte, Depardieu parlait de lui-même plus tard dans sa carrière, Brando ayant sans doute été une projection de ce qu'il l'attenait dans le futur.

Franchemenet étonnant.

Clip trouvé à ce lien:
Sonuma - archive/gerard-depardieu

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samedi 13 avril 2013

Depardieu, reste avec nous!

Malgré tous ses déboires médiatiques, malgré tous ses erreurs de jugement, malgré tout ce que je ne sais pas encore à son sujet, j'envoie un message à Gérard Depardieu: reste avec nous, ne court pas après l'exil et la mort.

Je le regarde dans un extrait de Mammuth (film belge) et il me fait encore rigoler. C'est encore un acteur de calibre et, ne serait-ce que pour cela, je souhaite qu'il retrouve - ou qu'il trouve - son harmonie intérieure.

Je me fous de ses histoires de fric et d'impôts. Ça m'est complètement égal.

Et soigne ton foie, bordel !

Un extrait de Mammuth (ne tenez pas compte de ce qui précède et suit le clip en lui-même):



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vendredi 5 avril 2013

Tout le monde en parle: last call



Après avoir été une émission déclinée selon le mode "dîner de cons", Tout le monde en parle (TLMEP) se contente maintenant de faire dans la complaisance. Des amis qui reçoivent des amis. Dans les deux cas, de toute manière, cette émission est une réelle misère de l'esprit, d'autant plus que l'esprit de salon y est d'un niveau très discutable, même si les animateurs se pensent drôles et irrésistibles. Si l'émission se démarque bizarrement à l'audimat - ô mystère! -, c'est qu'elle doit surtout attirer ceux qui font les manchettes pendant la semaine. Et, bien entendu, il y a les inconditionnels de nos 2 animateurs...

Je n'en démords pas, c'est mon cri du coeur, tellement les dimanches soirs sont tristes à la télé. Ça doit faire 10 ans qu'ils sont en onde et ça fait 10 ans que je m'interroge sur leur succès. Je n'aime pas le climat de cette émission; je n'aime pas son clown Dany Turcotte, le bouffon du roi même-pas-drôle; et j'aime encore moins son animateur "liseur-de-carton-à-la-voix-monocorde" Guy A. Lepage. Évidemment, je ne la regarde plus depuis des lustres. Je me contente de consulter l'horaire pour voir s'ils y sont encore...

Le dimanche soir sur la SRC (société Radio-Canada) est encore plus pathétique depuis que les responsables de la diffusion font occuper TLMEP autant à la télé qu'à la radio. Du "mur-à-mur", comme on dit. Ce faisant, ils ont déplacé l'auguste animateur philosophique de Par 4 chemins, Jacques Languirand, le samedi soir. Aussi bien dire qu'il s'est fait donner un enterrement de première classe.

Quand TLMEP ferme ses rideaux sur la saison, c'est une véritable joie. Tout à coup, il y a de l'oxygène à la radio le dimanche soir. Je ne me sens plus comme à l'époque de mes années scolaires où le bonheur du week-end s'évaporait à l'idée de la rentrée du lundi matin sur les bancs d'école. C'est le bonheur, d'autant plus que c'est l'inégalable Serge Bouchard - hôte Des Chemins de travers - qui prend le micro pour nous entretenir de sujets autrement plus intéressants.

Nous sommes presque rendus là, en avril.

En espérant que la SRC tire la plogue définitivement sur TLMEP avant la prochaine saison.

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vendredi 29 mars 2013

Foglia

Je suis un lecteur de longue date de Pierre Foglia dans le journal La Presse. Son nom de chroniqueur n'est bien sûr plus à faire. Sa grande habileté à saisir une certaine réalité, qui parfois nous échappe, et son approche en porte-à-faux le démarquent dans le paysage médiatique et le rendent quelque part incontournable.

Souvent, après l'avoir lu, je me dis que j'aurais pu avoir la même idée que lui, sauf que c'est lui qui nous précède et, du coup, permet de faire émerger ce qui trotte en silence dans l'air d'un peu tout le monde.

Je signale que je ne suis toutefois pas un inconditionnel de sa praxis. Quand il parle de sports et, surtout, de vélo, je tourne la page. Non pas que le sport ne m'intéresse pas, mais je suis plutôt allergique à son approche en cette matière. Et quand, dans ses autres textes,  il joue trop fort la note de l'originalité - ce qui n'arrive pas trop souvent -, je pousse un soupir. D'un autre côté, s'il était en tout temps parfait, Foglia, peut-être que je ne le lirais pas du tout...

Tout ce préambule a pour objet de vous servir sur un plateau d'argent un extrait d'une de ses dernières chroniques. L'esprit de ce texte s'est tout à fait imprégné dans mon cerveau, tellement je trouve réelle "l'absence de présence" de beaucoup de gens. Beaucoup de  gens sont là, dans nos vies, mais fondamentalement absents:

Le trou
Il y a quelques jours, un articulet dans notre journal racontait l'histoire d'un monsieur en Floride «avalé par un trou géant».
«Un habitant de Tampa a disparu après qu'un trou géant s'est soudainement ouvert juste sous sa chambre à coucher... les autorités ont découvert en entrant dans la maison un trou d'une dizaine de mètres de diamètre et 30 mètres de profondeur.»
Aux nouvelles de NBC, on nous a montré la maison de ce monsieur Jeff Bush, un bungalow cossu, de l'extérieur on ne se doute de rien, on frappe à la porte, bonjour, madame, pourrais-je parler à Jeff?
Elle sanglote en menant le visiteur au bord d'un grand trou au bout du couloir: il est là.
La chose est plus fréquente qu'on le croit. Sauf qu'elle se présente rarement aussi dramatiquement. La plupart du temps, la personne disparaît dans un trou sans qu'il y ait de trou apparent. Qu'est-ce qu'un trou? Du vide. Le vide est partout autour de nous, entre les objets, entre les personnes, entre vous et moi: que des trous, que du vide.
Je disais donc que la plupart du temps, la personne disparaît dans un trou sans qu'il y ait de trou. Mieux que ça: la personne disparue est toujours là. On ne sait pas qu'elle est disparue. On ne s'en doute pas, elle mange, elle boit, elle fait pipi, elle regarde la télé (beaucoup), elle dit yé! quand ils annoncent à la radio qu'un Canadien a encore gagné l'épreuve des bosses aux championnats mondiaux des bosses, elle renoue ses lacets quand ils sont défaits, pourtant, elle n'est plus là. Elle a été vidée de l'intérieur. C'est ce que fait le vide: il évide.
La chose est plus fréquente qu'on le croit. C'est par centaines de milliers que des humains disparaissent chaque jour dans des trous, c'est juste qu'on ne s'en doute pas, ils mangent, ils boivent, ils font pipi, mais ils ne sont plus là.
Sont où? Dans la grande Béance elle-même. Sont retournés au magma originel.

Paru dans La Presse le 11 mars 2013 dans la chronique de Pierre Foglia.

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jeudi 28 février 2013

Time of the season

Entendu à la radio en raison du passage des Zombies à Montréal, un groupe anglais des annnées '60 qui est revenu sur scène.



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samedi 23 février 2013

Lomographie

Je me suis amusé à explorer la lomographie avec la caméra Sprocket-Rocket.

Entrée d'un magasin général du Vieux-Montréal
Sprocket-Rocket
Ultrafine Extreme 400
HC-110 (B)


jeudi 3 janvier 2013

L'Ultra kitsch Psy

Dans un monde devenue un immense marché libre où fleurit l'incroyable vide des valeurs et des idées, Psy, un chanteur sud-coréen, se veut la réponse "artistique" de l'Asie à cette nouvelle tendance. Gangnam Style s'écoute comme la mélodie répétitive des cycles d'une machine à laver. À l'écouter en boucle, on devient lentement débile.

Les impressions de kitsch, de séduction soft, de licence des moeurs et de provocation sympathique se côtoient dans les paroles comme dans les gestes, tout au long de ce vidéo. Un seul message y est décliné, celui de l'hyper-consommation, du plaisir sans horizon et immédiat conjugué selon un rythme électro-pop. C'est donc accessible à la vaste majorité des foules qui cherchent à s'évader de notre monde devenu sans âme.

À certains égards, cette musique pop fait penser au méga-tube européen et mondial de Ça m'énerve de Helmut Fritz, à la différence que ce dernier critiquait la vacuité des lieux de rencontre de la civilisation néo-libérale.  Si Fritz cherche à éveiller d'une manière rythmique, Psy s'enfonce sans complexe dans les sables mouvants de la pensée épuisée d'idéaux.

C'est à se demander si la guerre de Corée - dans les années '50 - valait la peine d'être menée, quand on constate ce que l'Occident a pu apporter à ce coin du monde, au fil des dernières décennies. Un ahurissant monde matérialiste. Du reste, la même question mérite d'être posée pour tous les conflits majeurs du XXe siècle...

Sauve qui peut!




{Gangnam Style}
Oppa* a le style de Gangnam**
Gangnam style
Une fille chaude comme en plein jour
Une fille qui sait apprécier la liberté d'une tasse de café
Une fille dont le cœur se réchauffe quand la nuit arrive
Une fille avec ce genre de déformation
Je suis un gars
Un gars aussi chaud que toi durant la journée
Un gars qui peut boire son café cul-sec avant même qu'il refroidisse
Un gars dont le cœur déborde quand la nuit arrive
Ce genre de gars
Belle, sympathique
Oui toi, hey, Oui toi, hey
Belle, sympathique
Oui toi, hey, Oui toi, hey
A présent allons y jusqu'à la fin!
Oppa a le Gangnam style, Gangnam style
Oppa a le Gangnam style, Gangnam style
Oppa a le Gangnam style
Eh- Sexy Lady, Oppa a le Gangnam style
Eh- Sexy Lady oh oh oh oh
Une fille qui a l'air discrète mais sait s'amuser quand elle joue
Une fille qui laisse ses cheveux lâchés quand le bon moment arrive
Une fille qui se vêtit mais est plus sexy qu'une fille qui dévoile tout
Une fille sensible comme ça
Je suis un gars
Un gars qui semble calme mais sait s'amuser quand il joue
Un gars qui devient complétement fou quand le bon moment arrive
Un gars qui a des idées a la pelle plutôt que des muscles
Ce genre de gars
Belle, sympathique
Oui toi, hey, Oui toi, hey
Belle, sympathique
Oui toi, hey, Oui toi, hey
A présent allons y jusqu'à la fin!
Oppa a le Gangnam style, Gangnam style
Oppa a le Gangnam style, Gangnam style
Oppa a le Gangnam style
Eh- Sexy Lady, Oppa a le Gangnam style
Eh- Sexy Lady oh oh oh oh
Au dessus de l'homme qui court il y a l'homme qui vole, baby baby
Je suis un gars qui connait qui sait un truc ou deux
Au dessus de l'homme qui court il y a l'homme qui vole, baby baby Je suis un gars qui connait qui sait un truc ou deux
Tu sais ce que je raconte
Oppa a le Gangnam style
Eh- Sexy Lady, Oppa a le Gangnam style
Eh- Sexy Lady oh oh oh oh
Oppa a le Gangnam style
Oppa a le Gangnam style
* Oppa est utilisé par les femmes pour parler à un homme plus âgé ou à un grand frère.
** Gangnam est le plus riche arrondissement de Séoul, en Corée du Sud.

{Traduction réalisée par choupichou}

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