samedi 12 avril 2014

Impressions sur la dernière élection provinciale

Un petit mot rapide sur les derniers résultats de la dernière élection provinciale québécoise.

Si les Québécois ont préféré voter en masse pour un parti au vide idéologique sidéral [PLQ], c'est pour avoir choisi le confort du statu quo, celui d'une réalité plutôt insatisfaisante mais dont on connaît les cruelles limites. C'est aussi, du même coup, avoir choisi un parti dont le récent passé éthique est plus que trouble et dont on entend des relents inquiétants de son financement par le biais de la Commission Charbonneau. Comme quoi, les Québécois sont librement entrés dans un piège à ours, tellement ils ont peur de l'affirmation de leur identité.

Parce que l'enjeu de la dernière élection portait essentiellement sur l'identité, que ce soit politique (l'indépendance), soit culturel (la Charte laïque). Comme l'affirmation de soi-même est quelque chose d'exigeant, l'appel du PQ n'aura pas eu de réponse enthousiaste. En cette ère de facilité, d'hédonisme et de nivellement culturel par le bas, le choix de la défense d'une culture représente un effort auquel les Québécois sont devenus allergiques.

La seule idée du référendum, même pas officiellement à l'agenda de la présente élection mais remise en relief avec vigueur par le PLQ afin d'effrayer les électeurs, aura donc eu son effet sur l'humeur fragile des Québécois et, du coup, leur a fait accepter un retour en arrière, celui d'un statut politique et culturel équivoques, aux frontières floues toute proches du non-être.

Bienvenue au consumérisme du XXIe siècle et à la mort lente de l'identité.

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dimanche 23 février 2014

Réchauffement climatique en réel

Malgré ce qu'a pu dire à ce sujet Bush Jr, le réchauffement climatique est un phénomène vérifié et démontré dans le réel.

Le documentariste Jeff Orlowski a filmé le détachement d'un bloc de glace d'une banquise.  Le bloc de glace était de la grandeur de l'île de Manhattan!

Les travaux d'Orlowski lui ont permis de tourner un documentaire intitulé Chasing Ice.



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dimanche 16 février 2014

Big Sur le film

Si on a longtemps parlé de la production du film On The Road (basé sur le roman du même nom par Jack Kerouac) avant sa diffusion sur les grands écrans (dont l'accueil a été assez mitigé), Big Sur (autre film inspiré d'un roman du même nom par le même auteur), quant à lui, est arrivé comme un cheveu sur la soupe.




Que dire de Big Sur? D'abord, mise à part la qualité de la réalisation, ce film raconte le côté caché de la vie apparemment survoltée de la Beat Generation. Le roi de cette génération, par défaut, c'était l'écrivain franco-américain Jack (Jean-Louis) Kerouac. En compagnie de William Burroughs, Allen Ginsberg et de plusieurs autres à leur suite, ces exclus de la nouvelle société de consommation d'alors voulaient explorer un autre art de vivre que celui proposé par l'American dream.

On aura beaucoup dit sur les Beat, mais l'ironie veut qu'ils aient été tous mal compris dans leur démarche. Jack Kerouac au premier abord. Son premier succès commercial sera d'ailleurs le premier malentendu de tout ce mouvement, ne serait-ce que sur la base même de sa philosophie, celle d'une simplicité volontaire avant la lettre, mais aussi d'une liberté clamée haut et fort, loin des "spotlights" et du vedetteriat.

Mais le malaise de Kerouac sera considérablement plus profond. Derrière les angoisses reliées à son succès se cachent de puissants conflits de son enfance (son frère décédé de la tuberculose, père alcoolique, mère hyperprotectrice) qui l'empêchent de devenir un homme pleinement épanoui.






Tout le projet du film Big Sur tient à montrer l'impossibilité de Kerouac (Jean-Marc Barr) de prendre le virage de la maturité, loin de l'alcool et autres drogues hallucinogènes, ce qui lui interdit par exemple la vie de couple avec Billie (interprété par Kate Bosworth). Personne ne savait alors que Kerouac, à partir de ce moment, avait commencé un suicide en douce par l'alcool, qui connaîtra sa conclusion en 1968, quand Kerouac mourra au bout de son sang d'une hemorragie oesophagienne. À ceux qui l'avertissait des dangers de l'alcoolisme, Kerouac avait cette réponse qui ne souffrait pas de réplique: "Je bois et j'ai mes raisons..."

Le réalisateur Michael Polish avait donc à affronter non seulement le défi de rendre à l'écran la vie d'un écrivain mais aussi d'explorer l'impasse que vivait un Kerouac perdu dans l'âge mûr et étourdi par le succès commercial de son premier livre. L'immensité des décors naturels de la Côte Ouest aura facilité sa tâche: grands plans répétitifs de l'océan traversé de puissants courants, rivages surmontées de hautes falaises, routes en lacis, séquoias géants aux racines tortueuses au milieu desquels se trouve le cabanon de Lawrence Ferlinghetti, ami libraire-éditeur de Kerouac. Un décor gigantesque auquel le personnage principal est confronté et qui l'étourdit. La fine reconstitution de l'époque, surtout dans la grande ville (San Francisco), ajoute quant à elle une note de nostalgie dont l'apport est loin d'être négligeable.

C'est à partir de cette cabane que toute l'histoire pivote. C'est là que Kerouac s'y trouve soit seul, soit en couple, soit en compagnie de ses amis beat, soit même en présence  de son vieux compagnon Neil Cassidy qui y amène sa femme et ses deux enfants! Toutes les formules y auront été explorées, sans pour autant que Kerouac trouve une solution à son mal de vivre. Comment, en effet, Kerouac saura-t-il réaliser son interaction avec le monde et surtout avec une femme sans l'aide de l'alcool? Le défi de rendre cette confusion dans l'esprit de Kerouac n'était pas de tout repos, tenant compte de l'imbroglio personnel de Kerouac et des nombreux personnages qui l'entourent. Même s'il y a eu élagage à ce niveau-là, on sent que la "soupe" est composée de trop d'ingrédients, de sorte qu'il y a une sorte de flottement dans l'évolution de l'histoire.

L'acteur Jean-Marc Barr se débrouille tant bien que mal dans l'incarnation de cet écrivain coïncé dans son rôle de roi des Beat. Peut-être exagère-t-il un peu les poses connues de Kerouac, celles où par exemple il a été vu se tenir les hanches à deux mains, ou encore cette manière de rouler des épaules, sans compter la posture du fumeur pensif regardant au loin l'horizon. Peut-être aurait-il fallu non pas en rajouter mais s'en remettre à une approche plus minimaliste. Est-ce les limites de la réalisation qui l'a empêché de rendre pleinement l'ampleur du personnage dans son combat épique? Difficile à dire.

Un habitué de l'époque beat saura sans doute s'y retrouver avec un certain bonheur, mais pour ceux qui sont nés dans la société de sur-consommation, je ne suis pas sûr qu'ils pigent les tenants et les aboutissants d'un monde qui s'en est malheureusement allé et dont la philosophie peut leur sembler incompréhensible... 

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dimanche 9 février 2014

Sur la supposée abondance de nos sociétés

À voir l'abondance des produits de consommations et le pouvoir d'achats de plus en plus restreint du citoyen moyen, il est clair qu'il y a une rupture.

De là cette pensée, celle où l'abondance des produits de consommation créé non seulement une tension insupportable pour le plus grand nombre et une réelle possibilité de dérapage éthique du consommateur moyen. 

Pas étonnant que monsieur tout le monde marchande plus que jamais. Pas étonnant que monsieur tout le monde finit par s'endetter.

Où cette spirale de déséquilibre de besoins artificiels non satifsfaits nous conduira?

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mardi 4 février 2014

Une mort inexplicable

Voilà bien un cas surprenant, celui de l'overdose de Philip Seymour Hoffman. Un décès qui reste totalement inexplicable, mis à part le fait qu'il était connu pour avoir été un polytoxicomane dans sa jeune vingtaine. 

Toutefois, s'il y a une personne qui semblait s'être dépassé sur le plan artistique - déjà dans la quarantaine -, c'était bien Philip Seymour Hoffman. À partir d'un corps quelque peu ingras, Hoffman a su en faire pratiquement un atout, de sorte qu'il pouvait jouer pratiquement n'importe quel rôle, évitant du même coup d'être cantonné dans le rôle stéréotypé de l'intellectuel de gauche.

Si Hoffman avait été un acteur de films mainstream, j'aurais été tenté de penser que la mince couche de son oeuvre ne l'aurait pas protégé d'une angoisse existentielle et que sa mort n'aurait pas été surprenante. Est-ce que cette prémisse tient la route? Jusqu'à aujourd'hui, j'y aurais cru. C'est-à-dire que je croyais que jusqu'à aujourd'hui le réel accomplissement de Hoffman en tant qu'acteur et réalisateur en avait fait un être complet, du coup il aurait été loin d'être la victime d'un overdose.

Sa mort laisse non seulement la communauté artistique et les cinéphiles lourdement endeuillés, mais elle interpelle aussi  l'être humain que nous sommes et la fragilité à laquelle la vie est exposée.



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lundi 6 janvier 2014

Idées reçues d'un journaliste français sur le Québec

Pour se rendre compte que les clichés sur le Québec entretenus par les Français sont tenaces, prenez la peine de regarder ce reportage de Tf1 sur la ville de Québec.

Hilarant.




Pourtant, ces mêmes Français (qu'on aime bien) se désolent d'un article sur la "déprime française" dans le magazine Newsweek.

Comme quoi, on est toujours le cliché d'un autre...

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