samedi 12 avril 2014

Impressions sur la dernière élection provinciale

Un petit mot rapide sur les derniers résultats de la dernière élection provinciale québécoise.

Si les Québécois ont préféré voter en masse pour un parti au vide idéologique sidéral [PLQ], c'est pour avoir choisi le confort du statu quo, celui d'une réalité plutôt insatisfaisante mais dont on connaît les cruelles limites. C'est aussi, du même coup, avoir choisi un parti dont le récent passé éthique est plus que trouble et dont on entend des relents inquiétants de son financement par le biais de la Commission Charbonneau. Comme quoi, les Québécois sont librement entrés dans un piège à ours, tellement ils ont peur de l'affirmation de leur identité.

Parce que l'enjeu de la dernière élection portait essentiellement sur l'identité, que ce soit politique (l'indépendance), soit culturel (la Charte laïque). Comme l'affirmation de soi-même est quelque chose d'exigeant, l'appel du PQ n'aura pas eu de réponse enthousiaste. En cette ère de facilité, d'hédonisme et de nivellement culturel par le bas, le choix de la défense d'une culture représente un effort auquel les Québécois sont devenus allergiques.

La seule idée du référendum, même pas officiellement à l'agenda de la présente élection mais remise en relief avec vigueur par le PLQ afin d'effrayer les électeurs, aura donc eu son effet sur l'humeur fragile des Québécois et, du coup, leur a fait accepter un retour en arrière, celui d'un statut politique et culturel équivoques, aux frontières floues toute proches du non-être.

Bienvenue au consumérisme du XXIe siècle et à la mort lente de l'identité.

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